Trayël regarda la jeune femme avec un grand sourire c'était étrange pour lui de voir quelqu'un de mauvais être aussi attentionné avec un humain. C'était la première fois qu'il voyait ça. Il s'était toujours dit que en chacun de nous il y avait toujours un peu de mal et pour les autres qu'il y avait toujours un peu de bien en eux et maintenant, il en avait la preuve. Il la regarda pendant plusieurs secondes avant de dire :
-Vous me surprenez, c'est la première fois que je vois quelqu'un comme vous, qui prend soin d'une humaine.
Si il aurait pu, il en aurait pleurer de joie. Mais il ne fallait pas oublier la nature machiavélique de son interlocutrice et rapidement il revient à la réalité. Certes elle prenait soin d'Irène mais à quel prix ? Combien d'hommes avaient péris sous prétexte qu'ils convoitaient un peu trop le trône d'Irène à son gout ? Et le sourire de Tyraël disparu petit à petit.
Il la regarda encore une fois pendant un siècle sans se soucier de ce qui se passait autour d'eux, sans se soucier du vendeur de poisson qui crier à s'en arracher la gorge, sans se soucier des quelques navires qui accostaient ici et là, sans se soucier de la foule qui les évitait. Elle était vraiment très agréable à regarder et l'archange fini par dire :
-Je ne connais que trop peu cet endroit...J'aimerais le visiter.
Il commença à avancer sans même se demander si la jeune femme allait le suivre, si elle allait lui servir de guide ou non. La ville était très grande et il faudrait surement plus d'une journée pour la visiter complètement mais il voulait en voir le plus aujourd'hui. Et puis de toute façon, ce n'est pas comme si l'archange pouvait tomber de fatigue à force de marcher. Si il le fallait il marcherait toute la nuit, arpenterait chaque centimètre carré de la ville pour en connaitre les moindres recoins par coeur. Il irait même là où il ne faut pas là, là où les ruelles sont dites "coupes-gorges" là où même les gardes ne s'aventurent pas. Il voulait tout voir, tout voir de près, tout ce qu'il ne pouvait pas faire de là-haut.
Après avoir fait quelques pas, il se retourna vers la jeune femme et lui lança :
-Et que ferez-vous quand Irène ne sera plus de ce monde ? Que ferez-vous, si elle n'a plus besoin de vous ? Si elle vous rejette ?
Il décrocha un léger sourire et repris sa marche en direction du marché et des bas quartiers de la ville. On racontait que le marché regorgeait de mets délicats et de nombreuses animations. Quant aux bas quartiers c'était là que se terraient les plus pauvres de la ville, là où la misère avait créer son empire et régné d'une main de fer.