SEXE: Feminin LIEU DE NAISSANCE: Un petit village, non loin de Thèbes RACE: Vampire après avoir connu l'Humanité
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HISTOIRE:
Je suis née en 2655 avant la naissance du soi-disant messie des Chrétiens, à Thèbes, ville-sanctuaire.
Mes parents étaient de simples paysans, mais ils avaient la chance d'avoir un bout de terre qui leur appartenait. Nous étions 4 filles à la maison, ce qui faisait leur désespoir. Chaque jour, ils suppliaient Isis et Noût de leur accorder un fils. Ils faut croire que les déesses se lassèrent de leurs prières, puisque mon petit frère naquit presque dix ans après moi. La maison devenait trop petite pour tous les sept. Il fallait faire de la place et, c'est moi, l'aînée que l'on mit à la porte. Mon père me donna du pain, de la viande séchée et un vêtement de rechange.
Va à la ville et trouves-y une occupation me dit-il sans une once de regret dans la voix.
Cette froideur, cette sécheresse de cœur, je ne l'ai jamais oublié. Ma mère me donna une amulette censée me protéger contre les morsures de serpents, elle m'embrassa et sans un mot, elle referma la porte derrière moi. C'est ainsi qu'à l'âge de 10 ans, je me suis retrouvée livrée à moi-même. J'aurais voulu crier mon désespoir, mais il y avait urgence. Il fallait survivre. Je suivis le conseil de mon père et pris la direction de la ville. Sur le chemin, je passais devant le temple du grand dieux Horus et baissai les yeux et la tête en signe de respect. De jeunes prêtres étaient dehors à ce moment et j'ignore pourquoi l'un d'eux vint me voir et me proposa d'entrer dans le temple. Il me laissa seule dans la grande cour pendant un long moment et revint accompagné d'une femme d'une beauté ténébreuse. Elle m'observa pendant un quelques secondes puis se tourna vers le prêtre.
Vous avez l'œil. Elle conviendra très bien ... dans quelques années.
Puis elle me sourit.
Sois la bienvenue dans ce sanctuaire d'Horus jeune voyageuse. Nous serons ta famille pour les années qui vont suivre.
C'est ainsi que je suis entrée au service d'Horus. La vie n'était pas difficile, mais elle était stricte.Mes camarades apprenties et moi-même nous levions à l'aube et passions des heures à apprendre l'histoire de notre pays, ses dieux et leurs secrets. Chaque jour, nous en savons un peu plus sur l'univers tel que l'avait voulu Horus et je devenais toujours plus fascinée par l'étendue de ses pouvoirs. Je ne rêvais que d'une chose: devenir la Grande prêtresse du temple. Nous apprenions également le pouvoir des plantes sur les êtres vivants et bientôt je sus aussi bien guérir un homme que le tuer, grâce à quelques feuilles bien choisies. Nous fûmes également initiées aux arts: chants, musique et danse, mais dans le seul but d'honorer Horus.
Tout aurait pu continuer ainsi s'il n'y avait eu le grand Prêtre Amebh. Je ne l'ai vu que deux fois pendant ces 4 années d'apprentissage. La première fois eut lieu environ 10 jours après mon arrivée. Une prêtresse nous avait réveillées au milieu de la nuit et nous avait fait aligner le long du couloir de nos chambres, complètement nues. Nous attendîmes un court moment et c'est alors qu'il nous est apparu, entouré de deux gardes qui portaient des torches. La prêtresse baissa la tête et nous ordonna de faire la même chose. Malgré cela, je jetais de furtifs coups d'oeil vers le grand maître. Sans qu'on nous l'ai présenté je savais que c'était lui. Il prenait son temps, nous dévisageait, parfois il s'arrêtait devant l'une d'entre nous lui caressait la poitrine naissante ou lui soulevait le menton. Nous étions terrifiées. J'ignorais pourquoi nous étions là et ce que signifiait tout ceci. Finalement, il s'arrêta face à ma voisine de gauche et après lui avoir passé une main indécente sur la taille et le ventre, il la pris par le bras et l'emmena avec lui. De cette nuit, je me souviens de son regard rempli de peur et de larmes. Nous ne l'avons jamais revue. Le grand prêtre non plus. Mais sa présence était palpable, inquiétante, hantant nos nuits et nos vies telle une âme qu'Anubis aurait refusée. La seconde fois fut autrement plus traumatisante pour moi. J'entrais dans ma quatorzième année et j'étais au temple depuis quatre ans. Durant toutes ces années, j'avais eu l'interdiction d'en sortir et l'extérieur me manquait cruellement. Je m'en ouvris à ma meilleure amie, une apprentie entrée au temple quelques semaines après moi.Aujourd'hui, je me dis que mon silence eut changé le cours de ma vie.
La Grand prêtresse en personne, Akhenome, celle qui m'avait accueillie, vint me chercher au milieu d'une nuit sans lune. Elle me fit conduire aux bains communs du temple, où des servantes me lavèrent avec une eau parfumée à la lavande. Elle me coiffèrent et m'habillèrent magnifiquement. Akhemone m'expliqua que le Grand prêtre voulait faire de moi une prêtresse officielle du temple et que mon initiation pouvait commencer. Elle m'emmena dans une aile du temple que ne connaissait pas et nous arrivâmes devant une lourde porte en bois, incrustée de perles de verre, représentant Horus en majesté. Je commençais à paniquer, mais je sentis sur mon épaule sa main réconfortante. Un serviteur nous ouvrit et nous le suivîmes jusque dans une grande pièce où trônait un autel au milieu. Des hiéroglyphes ornaient les murs et je pu y lire différentes prières à Horus. Ce dernier était représenté par une grande statue d'albâtre contre un mur. Des bâtonnets d'encens brûlaient aux quatre coins de la pièce. C'est alors que je le vis et sa vision ne m'inspira que de l'horreur. Le même manège qui s'était déroulé quatre ans plus tôt recommença. A la différence que j'étais seule. Akhenome nous regardait et ne disait rien. Je crus même deviner un sourire cruel sur son visage. Ce qui suivit est, aujourd'hui encore, indicible. Je souffris mille morts de la profanation de mon corps et de mon âme. Des servantes me ramenèrent dans ma chambre à l'aube, dans un état proche de la mort cérébrale, tant je m'étais enfuie et et réfugiée au plus profond de moi-même. Il me fallut plusieurs jours pour "réapparaître", mais des évènements de cette nuit, je n'en parlais à personne.
A peine deux semaines plus tard, on m'autorisa à quitter le temple pour une douzaine d'heures, pas une de plus. Accompagnée d'une servante, je me rendis en ville dès le matin. Le contact des gens me manquait et plus encore depuis cette nuit d'horreurs qu'ils osaient appeler "initiation". La servante m'entraîna vers le quartier des marchands où je devais acheter des herbes médicinales pour le temple. Sur le chemin, nous passâmes devant la prison, un édifice plutôt lugubre duquel sortait un jeune homme dont la beauté n'avait d'égale que la noirceur de son regard. Je fus immédiatement happée par le feu que je devinais derrière les prunelles aux couleurs différentes. Ce feu me rappelait celui qui s'était allumé en moi. Celui de la rage, de la haine. J'ignore ce qui me poussa à aller le voir et lui parler. Ce que je sais, c'est qu'au bout de quelques minutes nous voulions déjà nous revoir. Ce que nous fîmes le lendemain et les jours qui suivirent. Comment trouver l'amour après être passée par l'Enfer? Je l'ignorais. Mais je savais que nous étions le reflet de l'un et de l'autre et qu' ensemble, nous apaisions nos feux intérieurs... Ou presque. Au bout d'un an, je décidai de quitter le temple et de m'installer avec Oudja. Notre passion était à la limite de la folie, à la mesure de ce que nous avions subi et de l'enfer dans lequel nous avons plongé ensemble. Nos charges respectives nous permettaient de vivre luxueusement et l'argent devint un nouveau plaisir. Notre vie de débauche éloignait de nous, tous les gens fréquentables de Thèbes, mais c'est notre jeunesse qui effrayait. Si jeunes, si beaux, si envoûtants, si terrifiants... Et il y eut cette nuit où tout bascula. Il y eut cette nuit où Oudja revint changé, où il me pris dans un élan de sauvagerie incroyable et faisant de moi une créature assoiffée de sang frais. Peut-être notre vie avait-elle basculé bien avant ça, mais elle changea radicalement dès le lendemain.
Le carnage que nous effectuâmes dès cet instant amenèrent les autorités de la région à réagir et nous dûmes fuir. Notre vie devint fuite, car partout où nous passions, nous ne pouvions éviter d'amonceler les cadavres. Pendant presque mille ans, nous parcourûmes l'Egypte, la Nubie, l'Assyrie, la Grèce et la Crète, mais nulle part nous n'avons trouvé le repos. Tout a une fin. En cette année 1280 avant JC, des membres de la secte de Râ nous trouvèrent et réussirent à nous faire prisonniers. Nous fûmes ligotés, saignés et laissés pour morts dans un tombeau de la vallée oubliée. Lorsque nous avons pu reprendre nos sens au bout de plusieurs années, j'ai découvert la traîtrise d'Oudja qui avait réussit à se libérer de ses liens mais m'avait laissée dans les miens. Je souviens de ce désir fou, qui nous submergea malgré la rancœur et la haine désormais présentes dans nos cœurs. Je me souviens de l'amour que nous avons fait, de cet élan de sensualité sauvage et passionnel. Mais je me souviens qu'il m'abandonna à mon sort. Je le regardai partir la haine dans les yeux et le cœur et la vengeance dans l'esprit.
Passons sur les siècles pendant lesquels nous nous sommes chassés, trouvés, persécutés... Le XIIIème siècle. L'Europe est notre terrain de jeu et les horreurs engendrées par la 7ème croisade nous sont propices pour passer à peu près inaperçus. Notre dernière rencontre... près de Saint-Petersbourg. J'en ris encore. Mais comme d'habitude, je l'ai épargné. Le temps de régler d'autres affaires personnelles dans cette ville glaciale et je décidai de partir pour la France, terre que je connaissais bien pour y avoir vécu quelques siècles plus tôt. Jusqu'à ce qu' Oudja ne me trouve et ne me fasse passer l'envie de saigner des français. Cette fois je décidai de me rendre dans leur capitale, Paris. Mais à peine arrivée, je ressentit ce trouble si particulier et si significatif. Oudja m'avait précédée. La fête pouvait continuer... Jusqu'à ce Nouvel an sanglant de l'année 2007...
Nous ne nous supportons plus, mais nous ne pouvons nous passer l'un de l'autre. Nous nous fuyons sans cesse, mais toujours nous tentons de nous rattraper. Nous nous battions souvent jusqu'à l'ultime limite, mais toujours nous nous épargnons. Recherchant la compagnie d'autres êtres, seules comptent nos sanglantes retrouvailles. Je le hais mais j'aurais traversé les Enfers pour le retrouver. Notre vie est centrée sur ces moments intenses et mortels où nous jouons à nous donner la mort.